..il y a une dizaine d’années, et ce pour venger la mort de trois jeunes Israéliens tués par des coups de feu tirés d’une voiture dimanche dernier.
« C’est comme perdre son fils » dit M. Nasr (65 ans) qui a 10 enfants. « Je les regardais chaque année pousser. Ils produisaient enfin. Chaque arbre était aussi grand qu’une maison ».
Les arbres sont éparpillés sur le sol rocailleux, coupés par des scies électriques. Les branches écrasées portent encore des olives mûres, prêtes à être récoltées. Seuls sept arbres ont survécu sur son terrain d’un hectare. « Je n’ai pas de magasin, pas de moutons, pas de vaches » dit-il tristement. « Je n’avais que mes oliviers ».
Ce n’était pas la première fois que des colons militants, (engagés dans une guerre d’usure ces quatre dernières années contre leurs voisins dans les collines à l’Est de Naplouse), avaient fait une descente dans son oliveraie.
Chaque année, leurs attaques ont coûté 5 tonnes d’olives à M. Nasr et 180 litres d’huile. Il va maintenant planter de nouveaux arbres, mais il devra attendre des années avant qu’ils ne portent des fruits. Cette fois-ci, les colons vengeurs ont sectionné et brûlé des arbres dans 70 fermes de Salem.
Adli Ishtiyeh, chef du conseil de village, s’est précipité dans la zone avec 20 autres personnes. Des pompiers palestiniens de Naplouse essayaient d’éteindre le feu, mais ils sont arrivés trop tard. « Les flammes dévoraient nos arbres en crépitant » dit-il. « J’ai vu de grandes boites de matériel incendiaire israélien sur le sol. Il y avait sept ou huit colons ».
M. Ishtiyeh, qui a perdu 70 arbres, est allé présenter son témoignage à l’armée israélienne et à des officiers de police qui sont venus pour estimer les dommages. « Ils m’ont demandé si je pouvais identifier ceux qui avaient commis cela » dit-il. « Mais je ne le peux pas. Je les ai vus de loin qui regardaient les flammes ».
L’inspecteur Michael Rosenfeld, un porte-parole de la police, dit : « Nous considérons un tel acte comme étant un crime très sérieux. Nous avons l’intention d’enquêter de la même manière que nous enquêterions sur une attaque palestinienne contre des juifs. Nous insistons beaucoup sur le recueil d’informations. » Un officier de l’armée a ajouté : « Nous voulons arrêter ce genre de vandalisme une fois pour toutes ».
Les villageois demeurent sceptiques. « Le gouvernement n’est pas sérieux » dit M. Ishtiyeh. « C’est la sixième fois que nous avons déposé plainte depuis ces dernières années, mais rien ne s’est jamais passé ».
Arik Ascherman, directeur des « Rabbins pour les Droits Humains », qui a fait campagne pour les producteurs d’olives, dit que les services de sécurité essayaient avec plus de vigueur de permettre aux fermiers de récolter leurs olives, mais ils n’avaient pas de plan cohérent ni le soutien des tribunaux.
« Nous avons perçu une amélioration de l’activité préventive et même un nombre important d’arrestations » dit-il. « Mais quand il s’agit du système judiciaire, tout tombe à l’eau ».